Supprimer son Facebook, la grande aventure !
Pour dire vrai, je l’ai toujours, il est tout simplement vide ! Je ne pense pas que ce soit l’âge, mais plus le temps et les années sont passées, et plus j’ai réalisé que toutes ces minutes passées à rester connecté, parfois pour seulement tuer le temps, Facebook me l’avait justement, dépossédé.
J’ai tout d’abord commencé il y a quelques années à supprimer tous ces faux ami(e)s que l’on a, des contacts que l’on a vu une seule fois voire jamais, et que l’on garde pour cette sensation de se sentir exister par les likes et commentaires qu’ils nous postaient, ou parce que l’on se sentait d’une certaine manière, moins seul. J’étais toutefois obligé de configurer chaque profil de proches pour voir leurs actualités, tant mon mur général était devenu inintéressant étant donné que je voyais la vie en détails de gens qu’en fait, je ne connaissais pas vraiment !
Puis un jour, j’ai décidé d’arrêter de poster, et enfin, plus tard, d’aller uniquement voir Facebook et les actualités de mes derniers « ami(e)s », ces fameux et « réels » proches. Je m’en suis tellement éloigné que je n’avais même pas suivi les changements de design de l’application mobile, résultat, il m’a fallu 15 min pour trouver où voir les photos d’un ami.
Pas de Facebook, l’on ouvre les yeux : Pour certains c’est un moyen de détente, passer le temps. Pour d’autre, de satisfaire leur égaux grâce à leurs milliers d’ami(e)s qu’ils ne connaissent même pas. Et enfin, pour d’autres, de se sentir moins seuls. Il reste toutefois celles et ceux qui ne souhaitent que partager avec les gens qu’ils aiment, leur famille, et garder le contact plus facilement…
Cette sensation de liberté grandissante qui nous ouvre les yeux et nous permet de nous rendre compte du temps que nous passions dessus, parfois des heures par jour, temps que nous aurions pu utiliser à faire quelque chose de plus intéressant, et dans le monde réel !
J’ai donc décidé de garder mon Facebook pour le contact avec ma famille, de l’étranger, ne touchant qu’occasionnellement à Messenger. Puis se sont ces déboires, les vols et détournements de données, ces clics qui peuvent même révéler ce que nous aimons manger, nos penchants politiques, notre religion, etc, qui ont commencé à me mettre mal à l’aise :
Facebook et toute personne ou entité ayant accès à ces données pouvaient tout savoir sur moi, comme s’ils avaient accès à tout moment à l’ensemble de mes journaux intimes. Son fondateur ne disait-il pas à son lancement que les gens étaient cons de lui confier toute leur vie, aussi intime et privée soit-elle ?
Je me suis dit que ces données ne pouvaient pas rester en ligne. Un piratage ? Un de mes proches qui me notifie et donne accès à mes infos, photos, messages à un(e)s de ses ami(e)s ? Un ami(e)s qui laisse l’accès de son Facebook à l’un de ses proches qui en profite pour venir surfer sur ma page et me voler mes photos, me lire ? J’ai déjà connu par le passé, j’ai perdu cet ami pour les problèmes qui en résultèrent…
Supprimer mon Facebook ? Non, la preuve en est de certains faits récents que des conversations que nous supprimons ne le sont, en fait, pas réellement ! Et de même, cela ne supprime pas l’ensemble de mes likes et de mes messages, commentaires sur le réseau. Que faire ? J’ai donc décidé de reprendre ma vie de « Facebookien » depuis ce jour jusqu’à mes débuts et d’utiliser le nouvel outil du réseau social qui nous permet d’accéder facilement à l’ensemble de nos données (Merci le RGPD !), likes, commentaires, et de tout supprimer.
Problème, 10 années de Facebook, parfois intensivement, ce sont des centaines, des milliers de likes et de commentaires à supprimer un par un…
Casse cela ne tienne, je me lance !
Je commence par » logique et déduction » (une de mes phrases préférées) à supprimer un par un l’ensemble de mes publications : Cela supprimera mes commentaires et likes par centaines, et plus ! Mais Facebook n’a malheureusement pas programmé cette page pour que ce soit facile. A chaque post à supprimer, il nous demande notre consentement, et le temps de traitement prend donc quelques secondes. Quelques secondes multipliées par des centaines de publications…
Une fois cette immense première tâche réalisée, je m’attaque aux commentaires sur les autres publications des gens, avec toujours cette logique : Je supprimerai au même moment une partie de ces likes de mon interminable liste qui m’attends. Année après année, je remonte dans le temps, me souviens, souris de mon passé, et parfois, me demande même comment j’ai pu être aussi fleur bleue ! Je me rends compte que j’ai grandi, mûrit, évolué, que j’ai fait les bons choix, puisque j’en suis arrivé là où je suis aujourd’hui, mais je m’accorde tout de même en route ..quelques regrets…
Les pages que nous avons likés ainsi que les commentaires de groupes, les photos, les albums photos, tout y passe !
Le moment fatidique des likes : Un simple clic pour ouvrir une fenêtre, un second pour valider, on passe au suivant. C’est fou tout ce qu’on peut liker en 10 ans, et surtout, de voir ce qu’on a liké ! J’ai d’ailleurs souri de voir qu’étant plus jeune j’aimais liker certaines photos de top modèles féminines sportives sur une page fan qui leur était consacrée. Pratiquant d’un sport, je me suis aussi intéressé aux… modèles de la classe féminine. Bah quoi ? J’ai pas le droit de regarder et d’apprécier ?
Au total, en passant quelques heures par jours, parfois cinq d’affilés, il m’aura fallu un mois pour supprimer l’ensemble de ma vie de « Facebookien ». Ce qui est étrange, c’est qu’au fur et à mesure que je supprimai le moindre de mes likes, messages, etc, je goûtai de nouveau au plaisir de l’anonymat. Et, au fur et à mesure que je découvrais certaines de mes horreurs et aberrations du passé, ou publications trop personnelles publiées, le fait de tout supprimer me donna cet étrange sentiment de me sentir plus » propre « . Ce sentiment d’avoir retrouvé mon intimité » volée « , alors que j’acceptai moi-même de l’exposer.
Un peu comme cet homme ou femme qui se sent sale d’avoir été autant de fois floué(e) par des dizaines d’hommes ou femmes et leurs mensonges et de s’être donné(e) à corps perdu dans leurs bras, et qui redeviendrait, après quelques milliers de clics, vierge. C’est agréable de se dire qu’il n’existe plus rien sur le net qui est capable de vous décrire ou de révéler vos pires pensées, bêtises, secrets, envies, désirs inavoués, etc..
Et qui plus est, je le sais maintenant, personne à par Facebook même ne possède la moindre information sur moi, si l’on se fie à ces fameuses données supprimées, qui étaient réapparues dans les comptes des membres ! C’est donc qu’en fait, rien n’est supprimé ? Va savoir !
Je m’étais déjà imposé autrefois la limite à un réseau social, car j’avais compris que plusieurs pouvaient vraiment nuire à ma vie, au sens propre et figuré du terme, même si des dizaines de millions de gens à travers le monde sont heureux de passer leur temps libre dans cet univers impersonnel.
Pour moi, les réseaux sociaux ne sont plus ce qu’ils étaient et ne devraient pas cumuler autant de données, et encore plus si elles sont partagées avec d’autres, vendues, volées, ou perdues !
Et bien moi j’aimerai vous dire,
Faite le test de reprendre le contrôle sur vos données, sur votre vie,
Ne soyez plus un numéro d’identification pour des compagnies qui vous voient comme une source de profit intarissable et qui savent tout de vous, mieux que votre mère ne vous connait,
Supprimez-vous, effacez-vous au fil du temps, petit à petit si vous ne pouvez le faire d’un coup, mais vous constaterez une chose à la fin de l’histoire..
Vous vous sentirez renaître …!
Jack Hunter